Pourquoi a-t-on besoin d'une étude de sol ?
Une étude de sol se compose de plusieurs étapes et techniques dont voici quelques exemples :
- Observation et reconnaissance du terrain.
- Sondages et prélèvements d’échantillons de sol.
- Essais pénétrométriques et pressiométriques.
- Analyse granulométrique.
- Analyse de la teneur en eau et en argile.
- Essais de compressibilité et de cisaillement.
Ces étapes combinées fournissent une analyse complète et précise des propriétés du sol, permettant de répondre à différents objectifs.
Quels sont justement les objectifs visés par l’étude de sol ? Pourquoi réaliser une étude de sol sachant que son coût peut être élevé, allant de plusieurs centaines à quelques milliers d’euros, selon la complexité et le nombre de tests nécessaires. Toutes les réponses dans notre article.
Caractériser les sols et anticiper l’apparition de désordres
L’étude de sol joue un rôle important en qualifiant précisément les sols et en tirant des enseignements clés pour anticiper les problèmes techniques futurs. Grâce à l’identification des particularités du terrain, il devient possible de mettre en place des mesures adaptées pour prévenir les désordres structurels.
En 2022, les compagnies d'assurances ont versé un montant record de 3,5 milliards d'euros pour couvrir les sinistres liés aux fissures dans les maisons. Cette augmentation est due à une sécheresse exceptionnelle et prolongée, qui a causé d'importantes tensions structurelles sur les bâtiments, notamment ceux construits sur des sols argileux.
Une étude de sol permet d’anticiper ces risques et de choisir des solutions constructives appropriées pour limiter les impacts de phénomènes géotechniques tels que le retrait-gonflement des argiles (RGA), évitant ainsi des réparations coûteuses à long terme.
Evaluer les risques sur une parcelle avant construction
Construire une maison sur un terrain argileux est tout à fait possible, à condition d'adapter le système de fondations pour tenir compte des variations de volume du sol. En France métropolitaine, les régions les plus touchées par le phénomène de retrait-gonflement des argiles (RGA) sont le Centre-Val de Loire, la Nouvelle-Aquitaine, la région PACA, et la Bourgogne-Franche-Comté. Sur certaines parcelles fortement exposées au RGA, des fondations sur micropieux peuvent être nécessaires pour ancrer l’ouvrage dans des couches plus stables du sol.
L’étude de sol permet d’adapter la construction aux contraintes spécifiques du terrain, que ce soit pour gérer le risque lié au RGA, aux séismes, ou aux inondations. Elle est également utile pour évaluer les risques liés à des activités humaines passées, telles que la présence de cavités souterraines (comme d'anciennes carrières). Cette étude est donc essentielle pour garantir la sécurité et la pérennité de la future construction.
Respecter les obligations légales liées à la loi Elan
La loi Elan s'applique aux cas suivants :
- Le vendeur d’un terrain destiné à la construction d’une habitation individuelle, situé dans une zone à risque moyen ou élevé de retrait-gonflement des argiles ;
- Le maître d’ouvrage et constructeur d’un ouvrage situé sur un terrain présentant un aléa moyen ou fort de retrait-gonflement des argiles.
Ces dispositions visent à prévenir les risques géotechniques liés aux mouvements de sol, en imposant des études géotechniques adaptées pour garantir la stabilité des futures constructions.
\ Il est ainsi obligatoire de fournir une étude géotechnique préalable (G1) pour toute vente ou achat de terrain non bâti à usage constructible ou de bien bâti, depuis le 1er janvier 2020, dans les zones présentant un risque moyen à élevé de RGA. Cette étude doit être annexée à la promesse de vente, ou à défaut, directement à l’acte de vente.
Par ailleurs, pour tout contrat lié à des travaux de construction ou de maîtrise d’œuvre (comme une extension de maison de plus de 20 m² ou la construction d’un logement), une étude géotechnique de conception (G2) est obligatoire dans les zones soumises au risque de RGA. Contrairement à l'étude G1, l'étude G2 est réalisée avant les travaux et non avant la vente. Il est important de noter que cette étude ne peut pas être effectuée après l’achèvement des travaux pour régulariser la situation, d'où la nécessité de la prévoir en amont du chantier.
Fournir le rapport d’étude à un tiers qui le demande
Dans le cadre d'un projet foncier ou immobilier, plusieurs acteurs peuvent exiger une étude de sol. Le notaire, par exemple, peut refuser de finaliser la vente d’un terrain si aucune étude de sol n'est fournie, conformément aux obligations de la loi Elan.
De plus, les assureurs demandent de plus en plus fréquemment une étude de sol pour souscrire une assurance dommage ouvrage. Cette étude permet de caractériser les risques géotechniques spécifiques à l'emplacement de la future construction, ce qui aide les assureurs à évaluer le niveau de risque. Certains assureurs considèrent qu'édifier un bâtiment sans étude de sol préalable représente un risque important, tandis que d'autres font confiance aux professionnels du bâtiment, tels que les maçons ou les architectes, pour prendre en charge ces aspects. L'étude de sol présente un avantage significatif pour l'assureur, car elle lui permet de bénéficier du recours en assurance, notamment si un sinistre survient, grâce à la responsabilité décennale du géotechnicien.
Enfin, une mairie peut imposer la réalisation d’une étude de sol pour caractériser un risque et en amont d’un projet de construction, extension ou surélévation.
Savoir quoi faire comme travaux après un sinistre
Mouvements de terrain argileux, glissement de sol, remblais instable, compactage imparfait du sol, remontées de nappe phréatique…
Une étude de sol G5 est un diagnostic géotechnique essentiel, souvent réalisé après l’apparition de sinistres tels que des fissures ou d'autres dommages structurels dans un bâtiment. Elle vise à identifier les causes géotechniques des dégradations observées.
Cette étude permet non seulement de comprendre l’origine des désordres, mais également de définir les travaux de réparation nécessaires pour stabiliser la structure et prévenir de futurs sinistres.
Bon à savoir : selon les résultats de l’étude, plusieurs techniques de réparation en sous-œuvre peuvent être envisagées, comme les micropieux, pieux galvanisés, l'injection de résine expansive ou encore les longrines. Pour faire les bons choix, l’étude de sol G5 doit être précise, cibler les essais appropriés et fournir des informations claires et exploitables aux entreprises chargées des réparations. Une étude de sol G5 sur un programme partiel sera attractive sur le plan financier mais si elle ne permet pas de répondre à la question, elle peut être superflu.